LES AUTOCHROMES

Le 30 mai 1904, Auguste et Louis LUMIERE faisaient un communiqué à l'académie des Sciences de Paris, décrivant le procédé à réseau trichrome, qui trois ans plus tard deviendra l'Autochrome, le premier procédé industriel de reproduction des couleurs.

Avant : La couleur ne pouvait être reproduite que par une sélection trichrome nécessitant trois prises de vues, superposables. Ce procédé s'adressait uniquement aux professionnels. Après : La reproduction des couleurs devient d'application simple, à la portée de l'amateur photographe, puisque la pose est unique, même si la pose est très longue (60 fois moins rapide que la référence de l'époque : la plaque Lumière étiquette bleue)

Technologie : L'autochrome est en fait une plaque noir et blanc de grande sensibilité (pour l'époque) que l'on expose au travers d'un filtre composé de grains de fécule de pomme de terre calibrés (15 à 20 microns) teintés de trois couleurs (rouge orangé, vert et violet) et assemblés par un poissant sur la plaque. Ce filtre lui est propre à chaque plaque et restera pour l'observation du cliché après traitement. L'exposition se fait au travers de ce filtre trichrome. Le développement. noir et blanc donne un négatif aux couleurs complémentaires du sujet (action du filtre trichrome). Une inversion (passage de négatif à positif) par dissolution de l'argent réduit (identique aux diapositives noir & blanc) donne le cliché final, observable par transparence (diapositive) au travers du filtre trichrome.

L'Autochrome restera le procédé phare de la couleur jusqu'en 1935 (arrivée du Kodachrome), quelques procédés s'en sont inspirés, avec des sélection trichromes légèrement différentes, sans trouver un aussi beau succés. Après 1933, les LUMIERE adaptèrent l'autochrome, alors uniquement en plaque de verre, au film souple (Filmcolor), en augmentant la sensibilité par l'utilisation de la levure de bière à la place de la fécule de pomme de terre, mais la page se tournait irrémédiablement….